Chauvigny, 28 février 2013



La création en art ne participe pas de la ligne droite. Celle-ci s'écrit avec des méandres, des temps de jubilation qui transportent loin, qui remplissent l'âme et l'être. La création s'étiole parfois dans des sentiers creusés profond qui freine ce jaillissement.
Le corps et l'esprit ont besoin de ces temps de remise en forme, de sommeil paradoxal.
Se laisser perdre dans des pistes qui pourront peut-être avec le recul s'affirmer comme intéressantes.

J'en fus là cet hiver, après les expériences incroyables et denses de l'année 2012. Il fallait ce temps de travail à l'étal.
Entre autres, j'ai laissé venir de petites figures toutes simples sur des cafetières. 
Comme des esquisses, à peine un coup de crayon en porcelaine, en toute liberté. Un geste. Une idée immédiatement réalisée. Un éclat. Et des ouvertures sur le grand feu à 1400° enfin approché. Et de nouvelles techniques à tester sur des patines à la place des émaux…

In art, creation doesn't follow a straight line. It comes about through a meandering process, with moments of jubilation that propel the artist forward, filling the soul and the being. And sometimes creativity languishes in deep-sunk paths that restrain such torrents.
Body and mind need these times of recuperation and paradoxical sleep.
It's good to lose your way along trails that, in retrospect, may turn out to be highly productive.

That's where I was this winter, after a packed 2012 full of incredible experiences. I needed this period of working at a gentle pace.
Among other things, a number of little figures have started to appear on coffee pots.   
Like sketches: a rapid, uninhibited pencilling in porcelain. A gesture; an idea instantly realised; a flash.  
And new openings with the high temperature firing at 1400°, at last. And new techniques to be tried out with patinas instead of glazes...